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Affaire Joël Le Scouarnec : l’ancien chirurgien condamné à 20 ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur près de 300 victimes

Joël Le Scouarnec, 74 ans, ancien chirurgien digestif, a été condamné ce mercredi 28 mai 2025 à 20 ans de réclusion criminelle. Il était poursuivi pour viol et agressions sexuelles sur près de 300 victimes, principalement mineures, dans l’un des plus grands scandales de pédocriminalité de ces dernières décennies en France.

Une peine maximale pour des crimes d’une ampleur inédite

La cour criminelle départementale du Morbihan, réunie à Vannes, a prononcé la peine maximale prévue par la loi, assortie d’une période de sûreté couvrant deux tiers de la condamnation. Le verdict a été rendu après près de trois mois d’audience, marquant la fin d’un procès hors norme par son ampleur, sa durée et le nombre de victimes entendues.

L’affaire avait secoué l’opinion publique dès sa révélation : 298 victimes reconnues dans la procédure, toutes abusées entre 1989 et 2014 dans différents établissements hospitaliers de l’ouest de la France où exerçait Joël Le Scouarnec. Dans les faits, les enquêteurs estiment que le nombre réel de victimes pourrait être bien plus élevé, certains cas étant prescrits ou découverts trop tardivement.

Aucun appel prévu : « Ne pas imposer un nouveau procès aux victimes »

L’ancien chirurgien a choisi de ne pas faire appel de sa condamnation. « M. Le Scouarnec n’a jamais eu cette intention », a déclaré son avocat Maxime Tessier. « Il ne souhaite pas imposer un second procès aux parties civiles », a-t-il ajouté, précisant que ce choix relevait d’une volonté de ne pas raviver la douleur des victimes.

« 20 ans, c’est peu » : la réaction des parties civiles

Si la peine prononcée est la plus lourde possible, elle n’efface pas le sentiment d’injustice ressenti par certaines victimes et leurs avocats. Francesca Satta, avocate de plusieurs parties civiles, a réagi sur LCI : « Vingt ans, c’est peu au regard du nombre de vies brisées dans ce procès. Il est temps que les textes changent pour s’adapter à la gravité de tels actes. »

Une procédure exceptionnelle dans un cadre inédit

Le procès s’est tenu dans des conditions extraordinaires. Pas moins de 122 médias accrédités, dont 48 étrangers, ont couvert les audiences. Trois lieux différents ont été mobilisés, dont l’ancienne faculté de droit de Vannes, transformée pour l’occasion. En tout, 841 questions ont été posées à la cour, et le délibéré a duré deux jours complets.

Des éléments accablants ont été versés au dossier : des centaines de milliers de fichiers informatiques retrouvés au domicile du prévenu, incluant des photos, des vidéos et des journaux manuscrits détaillant ses crimes.

Pas de rétention de sûreté, une surveillance post-prison

Bien que la rétention de sûreté – une mesure permettant l’enfermement au-delà de la peine pour les criminels jugés à haut risque de récidive – ait été envisagée, elle n’a pas été retenue. La cour a estimé que l’âge avancé de Joël Le Scouarnec et sa « volonté de réparation » ne justifiaient pas une telle mesure. En revanche, un suivi socio-judiciaire de 15 ans a été ordonné à sa sortie de prison.

Source : Figaro / TF1 / BFM TV et autres

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